jeudi 26 février 2015

Le Miroir d'Isis



Le Miroir d’Isis n°21, Hiver 2014-2015.
Dans cette revue de haut niveau qui allie Ecriture et Tradition, le sommaire est toujours particulièrement riche, c’est encore le cas avec ce numéro.
Eléonore d’Hooghvorst reprend la publication des lettres échangées entre les deux grandes figures de l’hermétisme que furent Emmanuel d’Hooghvorst et Louis Cattiaux. Les extraits soigneusement choisis sont présentés sous la forme d’une conversation à bâtons rompus.
On y relève cette remarque lucide de Louis Cattiaux :
« L’ennui des sociétés fermées, c’est qu’elles reçoivent des profanes qui le demeurent avec l’idée qu’ils sont initiés, tandis que l’Ecriture recrute les prédestinés sans barrière partout où ils sont et où elle est. »
Mais le grand intérêt de ces échanges sont de nature alchimique, soit qu’ils abordent certains aspects ou temps de l’œuvre soit qu’ils démontrent un rapport alchimique permanent à la vie dans leur quotidien. S’exprime aussi le sentiment d’impuissance face à un monde en décomposition.
Claude Froidebise revient sur l’étude de la Torah pour mettre en garde contre l’érudition qui assèche et appeler à une instruction vivante quand nous devenons capables, suivant en cela le Zohar, de « s’occuper de la Torah jour et nuit ». Claude Froidebise propose au lecteur des extraits du Zohar commentés par Emmanuel d’Hooghvorst dont cet extrait :
« Lorsque les commentateurs ne sont plus véritablement des connaisseurs, qu’ils n’ont plus accès aux voies de la cabale, et qu’ils commentent selon leurs propres pensées, vient la décadence des religions. Cela est opposé à ceux qui tirent de la Torah de nouveaux trésors, c’est-à-dire qui commentent en connaissance de cause. Rappelons-nous toujours la signification du mot enseigner en hébreu : c’est répéter, présenter toujours la même vérité sous d’autres voiles. »
Nous retrouvons avec bonheur dans cette livraison Mohammed Taleb qui explore « quelques résonances néo-platoniciennes et hermético-alchimiques dans l’écologie contemporaine ». Il repère deux modes de présence du néoplatonisme et de la tradition hermético-alchimique dans l’écologie, le romantisme et l’humanisme cosmique : « La première est une influence directe, la seconde est une influence par médiation. Et c’est la seconde qui domine largement. » Le romantisme, qui fut aussi « un art, une science, un agir politique, une éthique, une architecture, une théologie, une médecine » devient alors un médiateur, « un formidable courant civilisationnel d’opposition à ce que le sociologue Maw Weber a nommé « le désenchantement du monde » et la « modernité capitaliste ».
Après avoir fait l’éloge de l’âme du monde dont l’abandon par nos sociétés de la consommation s’avère porteur de désastres, Mohammed Taleb nous invite à rétablir une alliance entre Psyché et Gaia.
Claude Van Gallebaert s’intéresse à la vie et à l’œuvre du philosophe néo-pythagoricien et thaumaturge Apollonius de Tyane.
Au sommaire de ce numéro illustré de peintures et dessins de Louis Cattiaux, nous trouvons encore : le rayon lumineux de C.R. – Un texte de P. Nommès sur le Guématrie de A.A. – Aperçu sur le taoïsme de Catherine de Laveleye – isis selon Dom Pernety ou Isis alchymique de C.R. – E de Delphes par André Charpentier – Histoire d’un arbre pas comme les autres de Ghislaine Steenseels et toujours les poèmes, contes, légendes, prières et chroniques.
Contact : Clément Rosereau, 54 bis rue d’Angleterre, F-59870 Marchiennes, France.