samedi 5 janvier 2013

Les deux grandes colonnes de la Franc-maçonnerie


Les deux grandes colonnes de la Franc-maçonnerie par René Désaguliers, collection Renaissance Traditionnelle, Editions Dervy.
Ce texte de René Désaguliers, pseudonyme de René Guilly (1921-1992), fut publié pour la première fois en 1961. Après deux rééditions, il était devenu indisponible, une quatrième édition, enrichie, s’imposait. René Désaguliers révolutionna la recherche maçonnique historique en remontant aux sources les plus anciennes sans se contenter des commentaires plus ou moins appropriés. Son influence sur la recherche en histoire maçonnique fut considérable et permit de très nombreuses découvertes par des démarches rigoureuses. Une véritable école d’historiens prit naissance grâce à son travail exigeant.
Dans ce premier texte consacré aux colonnes, d’autres suivront, notamment sur les trois colonnes Force, Sagesse, Beauté, il pose la question de la place véritable des colonnes et des conséquences de leur inversion dans certains rites. Il semble que l’origine de l’inversion des colonnes se trouve dans l’usage fait initialement des noms Boaz et Jachin qui auraient pu être donnés ensemble au grade d’apprenti avant de qualifier différemment les deux premiers grades.
L’analyse de René Désaguliers vide de leur sens les querelles ésotériques sur la signification de l’emplacement des colonnes. Il invite à la prudence et au bannissement des jugements hâtifs :
« Tout d’abord, et c’est un point nullement négligeable mais dont nous ne tirerons aucune conclusion pour l’instant, l’élaboration du système occultiste construit autour des deux colonnes est très récente et son introduction dans la franc-maçonnerie paraît due avant tout à l’influence d’Oswald Wirth. Ce dernier, il est vrai, avait recueilli la tradition des auteurs occultistes français du XIXème siècle, et entre autres de J.M. Ragon. (…)
Il faut surtout observer que toute construction occultiste sur les deux colonnes aurait absolument exigé au préalable la mise au point définitive, celle que nous venons de tenter, du problème de la position des colonnes. Car, et c’est regrettable à beaucoup d’égards, la confusion qui règne sur ce sujet a gravement contaminé le système alchimique fondé sur les colonnes, dont il n’est pas exagéré de dire que désormais peu d’esprits s’y retrouvent. »
Enfin, René Désaguliers revient sur le sens des mots Boaz et Jachin et dénonce la tentation de la « laïcisation » du sens, rappelant « l’origine religieuse du symbolisme maçonnique ».
La clarification nécessaire qu’apporte ce travail permet de repenser le Temple et son opérativité sur des bases saines.
Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.