mardi 7 août 2012

Isis et les Enfants de la Veuve


Les Francs-maçons « Enfants de la Veuve » et les mystères d’Isis par Elvira Gemeinde, collection Les Symboles Maçonniques, MdV Editeur.
La permanence de la tradition isiaque trouve l’un de ses prolongements en Franc-maçonnerie, en maçonnerie égyptienne d’évidence mais aussi plus généralement comme en témoigne l’expression « les Enfants de la Veuve » qui désigne aussi les Enfants d’Isis.
Elvira Gemeinde s’intéresse à deux questes essentielles du mythe d’Isis, la recherche du coffre dans lequel le corps d’Osiris fut enfermé par Seth avant d’être jeté dans le Nil, puis la recherche des membres dispersés d’Osiris découpé par Seth en 14, 16 ou 42 morceaux.
La Veuve est celle sans qui le dieu Osiris demeure cadavre (ce qui évoque Shakti et Shiva dans les spiritualités de l’Inde). Elle est le vecteur de la résurrection, un vecteur permanent de tradition en tradition jusque dans le mythe d’Hiram. Elvira Gemeinde voit dans l’expression forte « les Enfants de la Veuve » un rappel à l’indispensable polarité féminine. Elle note que dans le mythe, la « mort » est « inertie, isolement, lassitude et dispersion » soit une perte d’axialité. La Veuve connaît « ce qui n’est pas encore venu à l’existence, c’est-à-dire l’énergie qui demeure une potentialité, elle sait faire apparaître cette énergie en lui donnant forme ; elle possède le moyen de maintenir la vie en la régénérant. ».
Isis, guerrière et magicienne, symbolise aussi l’alternative nomade, le voyage initiatique qui lui permet « de rassembler les membres dispersés de son époux et lui rendre son intégrité ; en faisant cela, elle relie les villes entre elles et reconstitue le corps symbolique du dieu ».  Rassembler, réunir, réanimer sont les trois temps de l’œuvre isiaque, un procès alchimique dans lequel larmes, souffle, sang, verbe, semence et lait, notamment, sont des composants essentiels.
En faisant lien entre la tradition isiaque et la tradition maçonnique, Elvira Gemeinde oriente le lecteur vers une interrogation enrichie des symboles maçonniques, eux aussi trop souvent inertes dans le temple. Ce livre est l’occasion de les rendre vivants par l’action de la « Dame de l’Acacia ».
MdV Editeur, 16 bd Saint-Germain, 75005 Paris, France.