lundi 30 janvier 2012

L'Esprit des Choses en PDF

Les quatre premiers numéros de la revue L'Esprit des Choses, Nouvelle série sont désormais disponibles en PDF sur le site :
L'ancienne série de L'Esprit des Choses, composée de 33 numéros, publiée avec Robert Amadou, est toujours disponible en CD-Rom au prix de 33 Euros :

CIREM, BP 08, 58130 Guérigny-France.

mercredi 25 janvier 2012

Esprit des Choses nouvelle série

L’Esprit des Choses, Nouvelle Série, en langue française, n°5.

Sommaire : Editorial - Dossier Emmanuel Swedenborg : Le Saint Esprit, mythe ou réalité par Claude Bruley ; La Trinité dans le sacré et le quotidien par Claude Bruley ; Le symbolisme du froid par Claude Bruley ; La résurrection est-elle immédiate ? par Claude Bruley ; Swedenborg, la vie après la mort par Claude Bruley ; Swedenborg, le prophète venu du froid par Charles Byse – Documents : Caractéristiques de la Franc-maçonnerie par Serge Hutin.

16 Euro l’unité à l’ordre du CIREM, BP 08, 58130 GUERIGNY-FRANCE.

samedi 21 janvier 2012

Jean Tourniac

Symbolisme maçonnique et tradition chrétienne de Jean Tourniac, Editions Dervy.

Jean Tourniac est l’une des grandes figures de la Franc-maçonnerie, l’un de ces veilleurs qui, inlassablement, ramènent au centre. La réédition de cet essai indispensable était nécessaire. A l’époque de sa première parution, Jean Tourniac voulait rétablir l’alliance entre Franc-maçonnerie et christianisme, voir même avec l’Eglise catholique, à travers l’étude du symbolisme. « Opérer la symbiose entre l’Art spirituel du sacerdoce et l’Art Royal de la maçonnerie. »

Aujourd’hui, dans un contexte autre, le livre conserve tout son intérêt. Sa portée peut même encore s’étendre. Il s’agit de renouer avec l’essence de la démarche initiatique, quel que soit les chemins empruntés.

« L’arbre entier est contenu dans la graine. Toute l’Ecriture est récapitulée dans le Verbe Primordial. Tout le Cosmos déploie le commandement de Dieu. Peut-être aussi que toute la Maçonnerie se résorbe dans un « Maître-Mot » de l’Architecte divin, dont le nom de l’Eternel, qu’il faut conserver dans le cœur, faire germer et croître comme une semence, assembler dans ses membres épars pour une fraction spirituelle qui est nourriture des compagnons.

Dans la fraction du Pain, dans la fraction de l’Ecriture, jaillit l’Esprit. L’Ecriture s’entrouvre dans la brûlure du cœur. Le Maître se découvre en rompant le Pain, mais il disparaît alors visiblement. La Cène d’Emmaüs, si riche d’enseignement, si mystérieuse aussi, ne vient-elle pas suggérer à l’approche de la nuit, et après les fatigues du chemin, l’ineffable identification du végétal sanctifié, de Dieu fait Homme et du Nom de l’Eternel ? « Quand deux ou trois sont assemblés en mon Nom, Je suis au milieu d’eux. »

Et dans ce monde, du pain de Sénevé au Royaume des Cieux, de l’Alpha à l’Omega, se dresse l’Axe de l’arbre mystique, qui manifeste la gloire de Dieu et révèle la direction du Pôle. »

Distinguant les symboles « figurés » comme le tableau de Loge, les symboles « sonores » comme le mot sacré, les symboles « agis » comme le rite, Jean Tourniac démontre l’opérativité du symbole dès lors que l’on reconnaît au symbole sa véritable fonction derrière celle de représentation à laquelle s’arrêtent trop de littérateurs.

« Quant à la Maçonnerie, il importe d’abord de la consulter pour savoir ce qu’elle prétend être. Il faudrait aussi lui appartenir pour savoir ce qu’elle peut donner… Les propositions téméraires et les conclusions hâtives ne sont donc pas à accepter sans réserve. On peut comparer la Franc-maçonnerie à une Arche destinée à recueillir l’essence des traditions passées et à la conserver jusqu’au « retour dans l’unité ». On peut aussi affirmer qu’elle dispose d’un symbolisme, d’une transmission spirituelle assurée par les rites, et d’une « méthode de travail » particulière. Il sera juste de lui attribuer comme vertu, l’éventualité d’une ouverture de l’esprit chez ceux qu’elle assimile, et qui peut les conduire, « s’ils comprennent bien l’Art », à vivre intensément leur foi jusqu’à ce que certitude et foi soient une même chose illuminant la vue de leur cœur. (Tel est le sens de la « Gnose » selon Clément d’Alexandrie. »

Ce livre sera utile à tous ceux qui se demandent où a bien pu passer cette « méthode de travail » à laquelle il fait allusion, méthode sans laquelle la quête est vaine. L’union au Christ en appelle à la réalisation métaphysique et non au discours mondain. Tout ce livre est un appel au centre, par l’ici et maintenant :

« Multiples sont les rayons de la roue. Multiples sont les circonférences de l’action. Mais le centre est Un. Et à quoi servirait-il, s’il n’était un vide, où demeure l’axe invariable et immobile ? »

Le travail de Jean Tourniac offre une part importante, nécessaire, à la figure et à la fonction de Melkisedeq qui en tant que représentant de la tradition originelle, annonce et préfigure sa manifestation ultime. C’est de la double fonction, chevaleresque et sacerdotale, de l’initiation que nous entretient Jean Tourniac, et de son inscription en chacun de nous.

Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.

Christophe Bourseiller Franc-maçon et maçon franc

Un maçon franc, récit secret de Christophe Bourseiller, Editions Pascal Galodé.

Christophe Bourseiller nous propose un témoignage original et courageux, très personnel, sur son expérience maçonnique. C’est l’occasion d’interroger les évidences, ce qui est le propre d’une démarche philosophique. Il aurait pu choisir de rédiger un essai distant, interrogeant la nature et la fonction de la Franc-maçonnerie en ses formes multiples. En rendant compte, par l’intime, en faisant « le récit de l’échec d’une initiation », il nous invite à réfléchir sur ce qu’est et surtout sur ce que n’est pas la Franc-maçonnerie.

Si Christophe Bourseiller est « tombé », par l’un de ces clins d’œil du destin, dans une loge de la GLNF dont une majorité de membres flirtaient à l’époque avec la Nouvelle Droite, il ne faudrait pas, par un raccourci facile, penser que tout s’explique, ce n’est qu’anecdotique au regard des dysfonctionnements qu’il met en évidence, au regard de la cannibalisation du sacré, de l’idéal, par des conditionnements profanes. Car les « anomalies » qu’il décèle pas à pas, au fur et à mesure de sa « carrière » maçonnique, sont générales.

« La Franc-maçonnerie, dit-il, se présente comme un explosif concentré d’humanité. Travers et qualités s’y trouvent exacerbés. L’ordre initiatique ne serait-il qu’un révélateur de l’inconscient ? ».

Carrefour ou « auberge espagnole », la Franc-maçonnerie n’est pas ce « monastère laïque » dont rêvent certains. Il y manque avant tout les exercices spirituels qui conduisent à se rapprocher de soi-même et, partant, de l’autre qui n’est pas, en essence, séparé de soi. Ce chemin vers l’individuation, ou cette reconnaissance de sa propre nature, y compris en l’autre, ne relève pas de la dialectique qui a envahi les loges, dialectique souvent médiocre et dérisoire. Passant de la GLNF à la Grande Loge de France, Christophe Bourseiller ne sortira pas du désenchantement même si celui-ci devient plus banal en s’éloignant des crispations extrémistes.

Christophe Bourseiller met en évidence les prétentions initiatiques exorbitantes de la Franc-maçonnerie mais, rappelons-le, la Franc-maçonnerie est historiquement une société née avec d’un projet politique, sociétal et spirituel sur laquelle les greffes initiatiques, nombreuses, seront invariablement rejetées ou stérilisées. Cependant, l’essentiel est ailleurs, dans la dernière phrase du livre : « L’échec de l’initiation mène à l’initiation. ». En effet, l’aventure, finalement très initiatique, vécue par Christophe Bourseiller, aventure que les Francs-maçons sincères partagent jusqu’à l’inévitable déconvenue, rappelle qu’il n’y a pas des objets initiatiques et des objets non initiatiques mais qu’un rapport initiatique peut-être établi avec tout objet.

Ce livre peut être aussi relu sous un tout autre angle. C’est un morceau de vie, l’histoire de rencontres éphémères répétées (peu importe que le lieu de ses frottements et parfois de ses chocs soit un temple maçonnique), qui éclaire nos conditionnements, les risques du « moi », les actions du triangle archaïque pouvoir-territoire-reproduction qui commande nos gestes, nos paroles, nos pensées, ce même triangle que le travail maçonnique est tenu de verticaliser, rectifier peut-être, en chambre du milieu pour mieux nous affranchir de ses méfaits.

Ce sont de beaux portraits d’hommes que dresse Christophe Bourseiller, par petites touches de certitude, de doute, de désir, de peur, des portraits colorés et nuancés qui montrent la complexité de l’être humain.

Pascal Galodé éditeurs, 18 rue de Toulouse, 35400 Saint-Malo.

http://pascalgalodeediteurs.com