dimanche 27 novembre 2011

Kabbale

Kabbalah. Lettres initiatiques de Jacques Ouaknin, Editions Le Mercure Dauphinois.

Nous retrouvons avec plaisir Jacques Ouaknin, Grand Rabbin bien connu en France, auteur de nombreux essais sur le Judaïsme.

Ce livre est construit sur le principe traditionnel de la lettre à un ami, principe qui coïncide parfaitement avec la transmission de la Kabbale, de maître à disciple. 32 lettres à l’ami, le lecteur donc, comme les 32 chemins de la Sagesse, associant les 22 lettres de l’alphabet hébraïque aux 10 Sefirot, « intermédiaires dont Dieu se sert aussi pour gouverner l’univers ».

L’étude de la Kabbale, cette « Science de la Vérité » est aussi riche que complexe. Elle présuppose « la connaissance de l’hébreu et de l’araméen », mais aussi la familiarité avec les textes classiques appartenant au patrimoine culturel du peuple juif, la Bible et le Talmud ». Elle est aussi une pratique rigoureuse et exigeante qui demande beaucoup de maturité spirituelle. « Il est de tradition, rappelle l’auteur, de n’entreprendre l’étude de la Kabbale qu’à partir de 40 ans. »

« La Kabbale, précise-t-il, est difficile à définir en quelques mots. Sous son aspect extérieur, elle se présente sous la forme d’un commentaire du texte de la Torah, du Cantique des Cantiques et d’une prophétie d’Ezéchiel. Au travers de ces commentaires, l’étudiant en Kabbale découvre le contenu de la mystique juive, le sens caché du message divin délivré aux humains. »

Jacques Ouaknin propose ici une initiation à l’ésotérisme de la Kabbale, accessible « au travers de l’influence qu’elle exerce sur les rites pratiqués dans le Judaïsme ».

« Mes 32 lettres vont suivre le chemin du déroulement de la journée du Shabbat dans l’ordre chronologique, en débutant par les prières d’accueil de la sainte journée le vendredi et en s’achevant par son accompagnement à l’issue du Shabbat, à la tombée de la nuit. En effet, la journée du calendrier juif commence la veille à la tombée de la nuit et s’achève le lendemain soir à la tombée de la nuit. (…)

Le Shabbat est spécifique en ce sens qu’il célèbre la Création et la spiritualité du peuple juif révélée lors de l’événement du Sinaï, deux thèmes qui sous-tendent toute la science de la Kabbale. »

Ces lettres établissent un dialogue intime qui traite de la métaphysique juive et de la cosmogonie juive comme de l’expérience mystique à laquelle invite toute la Kabbale. Jacques Ouaknin s’appuie sur la Kabbale lourianique et a opté pour une méthode appliquée. Il insiste donc sur cette respiration : « Tsimtsoum (Retrait), Shévira (Brisure), Tikoun (Réparation). Les lettres s’emboîtent dans les autres de manière dynamique. Peu à peu, se dégage une continuité du sens, de la forme à l’essence. Au lieu d’opposer des «niveaux logiques», Jacques Ouakin met en évidence, comme dans le cas du Cantique des Cantiques, un continuum du sens interne. Ce continuum qui vise à nous conduire à « plus haut sens » en refusant d’introduire de la séparation, par renversement, instaure une sagesse au sein de la vie quotidienne. Cet essai est aussi une leçon de vie épanouie.

Le Mercure Dauphinois, 4 rue de Paris, 38000 Grenoble, France.

www.lemercuredauphinois.fr